Le 1er phare : la maison-phare
En 1843, une fois la construction du phare décidée, les travaux furent attribués à la Maison Prieau de Bordeaux.
Le phare est entièrement maçonné et comporte 2 éléments : une tour circulaire de 18 mètres surmontée d’une lanterne et une base habitable de 100 m².
À l’intérieur de la tour, un escalier à vis (en pierre de taille des carrières de Beguey à Cadillac en Gironde) se déroule avec 63 marches vers le sommet ; il est éclairé par 4 petites fenêtres.
En bas de la tour se situe le logement du gardien et de sa famille. Cet espace a été modifié au fil du temps pour accueillir aujourd’hui le musée d’un côté et le nouveau logement du gardien de l’autre (celui-ci ne s’occupe plus de la signalisation maritime mais de l’entretien du site. Cette présence humaine est très importante pour le site et le bâtiment).
Le phare fut mis en service le 15 mars 1845 avec un feu fixe rouge de 3ème ordre (petit modèle) d’une portée de 8 milles marins (env. 14,82 km). Puis, le 9 juillet 1853, le feu fixe devint rouge.
Le 2e phare : la tour métallique
Dès 1853, les marins se plaignent de ne pas voir le signal de la tour maçonnée d’assez loin. Leur sécurité étant mise en péril, il est décidé d’y remédier en construisant un 2e phare.
Construit à partir de 1869 dans le but de rehausser le signal lumineux, le deuxième phare de Richard, appelé également le nouveau phare, prend ces fonctions en 1870.
À cette époque, c’est le métal qui est à la mode (matériau stable, résistant et permettant de construire rapidement) . Ce n’est pas une construction Eiffel, mais l’architecte Louis Édouard Lecointre réussit tout aussi bien : une grande tour métallique de 31 mètres avec 3 contreforts, une lanterne, une galerie et une chambre de veille (inexistante dans la tour du vieux phare).
Le deuxième phare de Richard va dominer l’estuaire de la Gironde jusqu’en 1953 où l’évolution technologique déplace la signalisation maritime directement sur l’estuaire en adaptant les balises qui encadrent le Grand Chenal de Navigation.
La plupart des phares métalliques en France métropolitaine ont été détruits lors de la 2e guerre mondiale. Il reste ceux des DOM-TOM (ex: le phare de la Pointe des Nègres à Fort-de-France en Martinique ou le plus connu, le phare Amédée sur l’îlot du même nom en Nouvelle-Calédonie). D’une grande facilité de montage, les pièces étaient usinées en France puis partaient en bateau dans les colonies, illustrant le savoir-faire et la présence française de part le monde.